4 émeutiers sont morts, 800 personnes ont été blessées et un millier de manifestants ont été arrêtés et doivent être jugés.
Les Algériens tentaient dimanche de reprendre une activité normale après un week-end d’émeutes contre la vie chère ayant fait 4 morts auxquelles le gouvernement a répondu dans l’urgence par des mesures destinées à juguler la flambée des prix des denrées alimentaires de base.
De violentes manifestations ont secoué l’Algérie depuis mercredi.
Malgré les appels au calme des autorités et de plusieurs imams, les heurts se sont étendus dans l’est du pays et en Kabylie. Les émeutes qui secouent l’Algérie depuis le 5 janvier ont fait 4 morts, plus de 800 blessés et un millier d’arrestations, selon un bilan du ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, cité dimanche dans la presse.
826 personnes ont été blessées dont 763 policiers, selon le ministre qui a aussi annoncé un millier d’interpellations dans les rangs des manifestants. Les personnes arrêtées dont de nombreux mineurs, devaient commencer à être présentées devant les juges dimanche. Leurs actes “ne resteront pas impunis”, a assuré M. Ould Kablia. Certaines répondront des chefs d’”incendie volontaire” et de “coups et blessures ayant entraîné la mort”, selon un avocat interrogé par l’AFP, Rachid Menadi.
Quatre morts depuis vendredi
Un jeune homme de 18 ans a été tué vendredi dans des affrontements dans la région de M’Sila, (sud-est d’Alger), a annoncé samedi le quotidien arabophone Elkhabar. Un manifestant de 32 ans est mort vendredi lors d’une manifestation à Bou Smaïl (à l’ouest d’Alger), dans des affrontements avec la police. La troisième personne, décédée à Tidjelabine (Boumerdès), a été retrouvée brûlée dans un hôtel incendié par les émeutiers, a indiqué samedi soir le ministre de l’intérieur Dahou Ould Kablia. Un jeune homme a été tué par balle samedi soir dans la région de Tiaret, à (ouest d’Alger), alors qu’il tentait avec son père de protéger leur bar contre des casseurs, a-t-on appris dimanche.
A Alger, dans le quartier populaire de Belouizdad, des groupes de jeunes ont affronté avec des pierres et des bouteilles des policiers déployés en masse et lourdement armés, selon les correspondants de l’AFP. La police a riposté avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. La Ligue nationale de football a elle reporté l’ensemble des matches à titre préventif.
A Annaba, épargnée jusque-là par la contestation, de violents incidents ont éclaté après la prière du vendredi dans le quartier populaire dit “gazomètre”. Des centaines de jeunes ont lancé une pluie de pierres contre les policiers déployés depuis la veille. Les échauffourées ont ensuite gagné la cité voisine des Lauriers-roses et les manifestants ont coupé avec des barricades la principale artère qui mène vers le Centre hospitalier universitaire d’Annaba. 17 personnes ont été blessées, lors des affrontements.
A Oran, où plusieurs édifices publics avaient été saccagés mercredi, les affrontements ont repris vendredi après-midi dans le quartier du Petit-Lac.
A Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie (est), de violents heurts ont opposé des jeunes du quartier des Genêts et des policiers qui ont fait usage de grenades lacrymogènes, selon des habitants.
Réunion du gouvernement samedi
Le gouvernement algérien a annoncé samedi soir une série de mesures pour faire baisser les prix du sucre et de l’huile dont la flambée a provoqué des émeutes. A l’issue de plusieurs heures de réunion interministérielle autour du Premier ministre Ahmed Ouyahia, le gouvernement a annoncé l’exonération à titre temporaire de 41% des charges imposées aux importateurs, producteurs et distributeurs d’huile et de sucre.Dans son communiqué, le gouvernement précise qu’il “attend des producteurs et des distributeurs d’en répercuter en urgence les effets sur les prix de vente aux consommateurs” dans ce pays considéré comme un important acheteur de produits alimentaires.
Un groupe de travail d’officiels et de producteurs a aussi été créé sur la question des marges. Les prix des produits de première nécessité comme le sucre, l’huile, la farine et les céréales ont enregistré depuis le début de l’année une forte augmentation de 20 à 30%.
Le ministère du Commerce avait réitéré mercredi la volonté de l’Etat de poursuivre sa politique de subvention des prix des produits de première nécessité. Il affirme que les hausses de ces derniers jours dont dues notamment à “l’augmentation des cours sur les marchés mondiaux et à l’exagération des marges bénéficiaires pratiquées par certains commerçants”.
Une jeunesse en grande difficulté
Depuis plus d’une semaine, de petits groupes de jeunes dénoncent avec plus d’intensité un peu partout dans le pays ce qu’ils appellent leur “mal-vivre”, que ce soit faute d’emploi – plus de 20% des jeunes sont chômeurs – ou faute de logements. Les trentenaires qui constituent 75% des 35,6 millions d’Algériens, dénoncent aussi pêle-mêle la cherté de la vie, les passe-droits et la corruption. Le site du consulat de France a recommandé la plus grande vigilance à ses 23.000 ressortissants de la wilaya d’Alger.
(France 2)
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